...se lancer dans une série de postures, le tout dans un studio tiré à 4 épingles.
Pour ma part, enseigner est avant tout une transmission. Cela consiste à délivrer une compréhension portant sur la pratique qui forcément, quand on parle de yoga, et surtout de yogas tibétains, comprend à la fois des instructions sur la manière de réaliser un mouvement, la manière de tenir son souffle, mais aussi, la manière de placer son esprit.
Placer son esprit en est l’essence la plus subtile et la plus efficace et celle pour laquelle toutes nos pratiques du corps devraient être tournées.
Car n’oublions jamais que les yogas ne sont pas des séries d’asanas mais bien des pratiques du corps qui doivent impérativement être associées à l’esprit.
Il est d’ailleurs interessant de voir que lorsque les yogas sont arrivés en Occident, il fut plus simple de ne transmettre que les pratiques, ainsi ils furent pour la plupart dissociés de l’enseignement théorique ou celui-ci fut largement amoindri.
En parallèle, lorsque le bouddhisme s’est diffusé en Occident, celui-ci s’est dissocié des pratiques du corps et trop nombreux sont les pratiquants qui étudient mais ne méditent pas réellement, ou ne ressentent pas par défaut de pratiques du corps.
Ainsi d’un côté nous avons des pratiquants du corps, de l’autre des pratiquants de l’esprit.
Pourtant les textes ne cessent de nous rappeler que le corps et l’esprit doivent être explorés alternativement et conjointement. L’un ne va pas sans l’autre. Il est essentiel à la fois d’oeuvrer sur le corps physique afin d’en stimuler les canaux du corps subtil, celui ci étant le cheval de la conscience, tout comme il est essentiel d’oeuvrer sur l’esprit afin d’en décortiquer les mécanismes et d’en libérer son potentiel, et ainsi de stimuler les canaux du corps subtil. Je me répète ? D’une certaine manière oui, car en effet, l’un ne va pas sans l’autre car l’un est l’autre. L’un est l’autre alors que l’un n’est ni l’autre et l’autre ni l’un mais aussi l’autre est l’un. Non je ne joue pas avec les mots… si tu n’as pas compris ce que je veux dire dans tout cela, rejoins moi car transmettre est à la fois mon moteur et ma joie, c’est ce qui me passionne et que, quoi qu’il arrive, je n’abandonne jamais malgré les obstacles de la vie. Car comme mon mantra personnel le précise « je transmets ce qui me fait du bien »… et quand cela fait du bien, quand cela transforme, alors il n’y a plus de doutes, juste une certitude que je découvre en même temps que toi alors que ma bouche délivre les mots… j’écoute autant que toi car très souvent je ne sais pas de quoi je vais parler… et pourtant, les mots filent tout seuls dans la fluidité et ce flux me nourrit, m’abreuve, me fait grandir, m’enseigne.
Voila, rien d’autre à dire pour aujourd’hui, je te laisse avec cette image d’un enseignement en ligne donné à une future enseignante de Tog Chöd, la pratique magnifique et si profonde de l’épée de Sagesse ; un enseignement sans leggings et sans studio, délivré sur une valise, au coin d’une terrasse, par une journée d’été pluvieuse en banlieue de Lyon, assistée par mon fidèle mini-yogi, Rangwang, et la Froggy Yogi mascotte.
