Le voyage, c’est le changement. Tout le monde le sait. Et c’est exactement pour cela que nous vous emmenons en voyage !
Des agences de voyage, il y en a partout sur Internet. Notre différence, c’est que nous organisons les voyages de manière à ce que vous appreniez à accueillir le changement à bras ouverts, quelle qu’en soit la forme. Pas banal, n’est-ce pas ?
Très souvent, nos voyages sont façonnés par le changement : une opportunité soudaine d’assister à un enseignement imprévu, ou de participer à une cérémonie découverte au fil de la route.
Après concertation, nous prenons une nouvelle direction et nous nous adaptons à ces modifications, qui deviennent alors des souvenirs inoubliables.
À la fin de 2022, après que le Covid nous ait cloués au sol pendant quelques années, nous étions enfin repartis sur les routes, désormais avec deux encadrants pour chaque voyage.
Cette reprise nous a conduits sur les pas du Bouddha — de l’Inde au Népal, puis jusqu’à Bodhgaya pour rencontrer Sa Sainteté le Dalaï Lama.
Quand l’énergie des lieux apporte ses propres défis
L’expérience a montré qu’à chaque fois que l’on visite un lieu à l’énergie très élevée — comme le mont Kailash ou Bodhgaya — le simple fait d’y arriver peut déjà représenter un défi.
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En 2017, lors du Kalachakra à Bodhgaya, j’ai vu un couple arriver avec deux jours de retard, après de nombreux détours causés par un épais brouillard dans le nord de l’Inde.
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En 2018, seules deux participantes ont réussi à me rejoindre pour faire la Kora du mont Kailash. Quelques heures avant d’atterrir à Lhassa, nous attendions encore avec patience le précieux sésame qui nous permettrait d’y aller.
Et en 2022, l’aventure a commencé avec les visas. Tout le monde avait fait une demande d’e-visa — logique. Mais à la dernière minute, une personne de l’ambassade d’Inde nous a dit : « Il est interdit de revenir du Népal en Inde avec un e-visa. » Pourtant, nos passeports auraient bien un tampon à Delhi indiquant plusieurs entrées possibles… Le doute s’installe. Nous renvoyons donc nos passeports pour obtenir des visas papier… qui nous reviennent seulement 24 à 48h avant le départ ! Stress garanti ! Pour la petite histoire, certains décident de partir avec leur e-visa… et prouvent ainsi que l’employé de l’ambassade s’était trompé.
Une urgence soudaine
Le jour J, tous les vols s’enchaînent parfaitement, tout le monde arrive à Varanasi à l’heure. Super !
Mais le soir même, un événement malheureux nous oblige à nous adapter de nouveau.
Geshe Urgyan Tsering, qui devait nous accompagner, fait une crise d’épilepsie en entrant dans un monastère, et se blesse violemment à la tête en tombant au sol. L’instant est intense : au début, il est inerte, face contre terre. Quand je le tourne en position latérale, le sang coule de son nez et son corps se met à convulser.
Les moines interviennent rapidement et m’écartent. Bien qu’inconscient, il s’assoit instinctivement en posture de méditation, jambes croisées, pendant qu’on lui masse le dos. Après une vingtaine de minutes, il revient peu à peu. Pas totalement, mais assez. Soulagement.
Plus tard dans la nuit, Urgyen et moi l’emmenons dans un petit hôpital : à peine quelques lits, un médecin. On nous renvoie à l’hôtel avec quelques médicaments. Après une nouvelle crise, nous repartons dans la nuit vers un autre hôpital, plus grand. Une douzaine de lits, et une dizaine de curieux assistant à la consultation (chauffeur, voisins, passants…). Il reçoit une perfusion.
Le lendemain matin, tandis que j’emmène le groupe à Sarnath pour un enseignement sur la première Noble Vérité et une méditation, Urgyen conduit Geshe pour un scanner. Heureusement, malgré un état encore confus, il n’y a qu’un nez cassé. Pas de traumatisme crânien. Ouf ! Soulagement. Les médecins demandent du repos.
Sa famille étant arrivée à Bodhgaya, Urgyen organise un taxi pour les y emmener, repartant ensuite dans la nuit pour rejoindre notre hôtel au petit matin.
Adapter le programme
Pendant ce temps, je propose trois options d’itinéraire au groupe :
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Sarnath le matin, Varanasi l’après-midi/soirée, puis Lucknow et Shravasti avant Lumbini.
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Sarnath, après-midi tranquille, Varanasi le lendemain, puis Shravasti et Lumbini.
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Sarnath, puis route directe vers Lucknow et Shravasti, sans Varanasi.
Tout le monde choisit l’option 2. Le 3ème jour fut long (départ à 5h, arrivée à 22h), mais cela nous a permis de profiter de Shravasti sans manquer la magie de Varanasi.
Varanasi est incontournable. Beaucoup d’agences la suppriment des circuits, mais pour tout bouddhiste, deux vérités doivent être comprises : la souffrance et la mort.
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Sarnath incarne l’enseignement sur la souffrance (première Noble Vérité).
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Varanasi incarne l’enseignement sur la mort.
À partir de Lumbini, nous avons retrouvé le planning initial.
La leçon
Quoi qu’il arrive, il est essentiel de ne pas céder au défaitisme. Vivre l’instant présent et tout mettre en œuvre pour avancer.
Cette règle paraît évidente, et pourtant combien de fois ne l’appliquons-nous pas dans nos vies ?
Ce qui nous bloque, ce sont souvent :
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l’attachement à ce qui avait été prévu,
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la peur d’entrer dans un cadre inconnu.
La peur, le doute et l’attachement sont des freins. Ils nous empêchent de prendre les bonnes décisions, d’agir, d’avancer.
La clé est le lâcher-prise. Lâcher-prise sur ce qui avait été dit, planifié, organisé. Si une situation prévue ne fonctionne pas, alors immédiatement, sans appréhension, chercher les autres solutions et y diriger toute son énergie.
Plus vous agirez ainsi, plus la vie sera facile. Vous saurez affronter les imprévus avec légèreté.
Et dans un monde en pleine mutation — changements financiers, climatiques, ressources, migrations — cette adaptabilité est essentielle.
Plus vous lâcherez prise, plus vous ondulerez avec fluidité à travers les changements que le monde nous offrira.
Voilà pour aujourd’hui !
Et voici quelques photos de Varanasi !
À vous maintenant de décider… et de nous rejoindre pour le prochain voyage !
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